Ma vie... ou presque

Publié le par Romano

Mon père était ivre de joie quand je vins au jour. Le mugissement vague soulevé par une régurgitation annonçant l’arrivée du Beaujolais nouveau empêchait d’entendre mes cris : on m’a souvent conté ces détails ; l’odeur ne s’est jamais effacée de ma mémoire.

Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce que j’ai été, je ne revoie en pensée la brasserie dans laquelle je suis né, le tonneau où ma mère m’infligea la vie, la nouba dont le bruit berça mon premier sommeil.

Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées. Je n’avais pas été conçu pour boire de l’eau.

Puis, vint l’adolescence…

32 décembre 1881

Extrait des Mémoires de la loutre qui tombe

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